Ce que je sais de Vera Candida
VÉRONIQUE OVALDE
Quatrième de couverture:
Quelque part dans une Amérique du Sud imaginaire, trois femmes d'une même lignée semblent promises au même destin: enfanter une fille et ne pouvoir jamais révéler le nom du père. Elles se nomment Rose, Violette et Vera Candida. Elles sont toutes éprises de liberté mais enclines à la mélancolie, téméraires mais sujettes aux fatalités propres à leur sexe. Parmi elles, seule Vera Candida ose penser qu'un destin, cela se brise. Elle fuit l'île de Vatapuna dès sa quinzième année et part pour Lahomeria, où elle rêve d'une vie sans passé. Un certain Itxaga, journaliste à l'Indépendant, va grandement bouleverser cet espoir.
Ma lecture
Véronique Ovaldé nous entraîne dans un monde quasi-magique, elle joue avec les mots, avec l'écriture, avec la généalogie d'une lignée féminine. Rosa Bustamente à l'origine était la plus jolie pute de Vatapuna jusqu'à ce qu'elle décide de stopper ce commerce pour devenir pêcheuse de poissons volants. Jamais, au grand jamais, elle n'eut à se soucier de l'enfantement. Mais ce n'était sans compter Jéronimo qui lui chamboule le corps et l'esprit. C'est donc avec une certaine surprise qu'elle sent poindre en elle cette nouvelle vie. Violette naît et connaîtra une vie des plus "libertine" et alcoolisée (ou libre, selon la propre conception du lecteur). Bien incapable d'éduquer l'enfant qui naîtra d'une de ses aventures, c'est Rosa Bustamente qui l'élèvera. Vera Candida grandira donc tout contre sa grand-mère mais c'est sans compter la mauvaise étoile qui l'obligera à quitter Vatupuna. Enceinte à quinze ans, elle fuit sa honte et se réfugie au foyer des Morues! Enfin y aura-t-il un homme suffisamment respectueux pour couper cette méchante fatalité?
Je me suis amusée à suivre cette lignée de femmes d'autant plus que l'écriture est d'une forme originale. Cependant j'aurais peut-être préféré une fin bricolée différemment.
Citations
La naissance de Violette:
P61: "La grosse Roberta accouchait généralement les femmes de Vatapuna. Elle vint en espérant qu'il n'y aurait qu'un bébé. A entendre Rose Bustamente vociférer on eût pu penser que la force conjuguée d'une série de triplés lui démembrait le corps. En fait il n'y avait dans ce ventre qu'une minuscule fillette noiraude et muette, qu'il fallut fesser à plusieurs reprises pour qu'elle acceptât de respirer un coup. Rose Bustamente eut un moment d'effroi en voyant tout le sang qui souillait le sol de sa cabane, elle se dit, Mes entrailles s'en sont allées, elle désira faire signe à Roberta pour qu'elle s'attelât à remettre dans son ventre l'étoupe qui s'en était échappée, Je ne veux pas mourir sans mes entrailles, elle désira parler mais elle était trop épuisée, on lui posa la toute petite sur la poitrine, ça gigotait, c'était visqueux, chaud et ça sentait le sang et la viande et la merde."
Première rencontre de Vera Candida et Itxaga:
P112: "De toute façon elle décréta qu'il ne lui plaisait pas: il était trop grand et n'était pas assez vieil homme pour lui faire le moindre effet- sa grand-mère Rose Bustamente disait toujours qu'il fallait se choisir un homme beaucoup plus âgé que soi "parce qu'ils en ont fini avec leurs problèmes et peuvent ainsi s'occuper des tiens", elle ne disait jamais ce que les femmes de Vatupuna répétaient sans cesse, qu'elles attendaient d'un homme qu'il soit travailleur, qu'il les aime et les respecte, parce que, quand elle entendait ça, Rose Bustamente levait les yeux au ciel, haussait les épaules et s'exclamait, Autant espérer une pluie d'or du cul d'un âne.
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Je récapitulerai ici.
Mango
Nane
BONNE JOURNEE!