Au lendemain d'un 8 mai...
Fernand Léger
Liberté
Sur mes cahiers d'écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J'écris ton nom
Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J'écris ton nom
Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J'écris ton nom
Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l'écho de mon enfance
J'écris ton nom
Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J'écris ton nom
Sur tous mes chiffons d'azur
Sur l'étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J'écris ton nom
Sur les champs sur l'horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J'écris ton nom
Sur chaque bouffée d'aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J'écris ton nom
Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l'orage
Sur la pluie épaisse et fade
J'écris ton nom
Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
J'écris ton nom
Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J'écris ton nom
Sur l'absence sans désirs
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J'écris ton nom
Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l'espoir sans souvenir
J'écris ton nom
Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Liberté.
Paul Eluard (1942)
LA LIBERTÉ EN CHANSONS!
Parce que des paroles, des musiques sont aussi des traces de notre passé commun. Il faut lire les deux, les écouter. La lutte. La guerre. La résistance. L'insoumission.
LE CHANT DES PARTISANS
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme.
Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes.
Montez de la mine, descendez des collines, camarades !
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades.
Ohé, les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite !
Ohé, saboteur, attention à ton fardeau : dynamite...
C'est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères.
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.
Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rèves.
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève...
Ici chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait quand il passe.
Ami, si tu tombes un ami sort de l'ombre à ta place.
Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes.
Chantez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute...
Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh...
Maurice Druon et Joseph Kessel
(1943)
Article Wikipédia:
Le chant des partisans
LE DÉSERTEUR
Monsieur le Président
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps
Je viens de recevoir
Mes papiers militaires
Pour partir à la guerre
Avant mercredi soir
Monsieur le Président
Je ne veux pas la faire
Je ne suis pas sur terre
Pour tuer des pauvres gens
C'est pas pour vous fâcher
Il faut que je vous dise
Ma décision est prise
Je m'en vais déserter
Depuis que je suis né
J'ai vu mourir mon père
J'ai vu partir mes frères
Et pleurer mes enfants
Ma mère a tant souffert
Elle est dedans sa tombe
Et se moque des bombes
Et se moque des vers
Quand j'étais prisonnier
On m'a volé ma femme
On m'a volé mon âme
Et tout mon cher passé
Demain de bon matin
Je fermerai ma porte
Au nez des années mortes
J'irai sur les chemins
Je mendierai ma vie
Sur les routes de France
De Bretagne en Provence
Et je dirai aux gens:
Refusez d'obéir
Refusez de la faire
N'allez pas à la guerre
Refusez de partir
S'il faut donner son sang
Allez donner le vôtre
Vous êtes bon apôtre
Monsieur le Président
Si vous me poursuivez
Prévenez vos gendarmes
Que je n'aurai pas d'armes
Et qu'ils pourront tirer
Boris Vian (1954)
Excellent article sur le déserteur:
Histgeobox.
Ceci est ma "libre" participation aux dimanches poétiques chez Celsmoon.
LA LIBERTÉ NE S'USE QUE LORSQU'ON NE S'EN SERT PAS.
Fernand Léger
Liberté
Sur mes cahiers d'écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J'écris ton nom
Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J'écris ton nom
Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J'écris ton nom
Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l'écho de mon enfance
J'écris ton nom
Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J'écris ton nom
Sur tous mes chiffons d'azur
Sur l'étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J'écris ton nom
Sur les champs sur l'horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J'écris ton nom
Sur chaque bouffée d'aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J'écris ton nom
Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l'orage
Sur la pluie épaisse et fade
J'écris ton nom
Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
J'écris ton nom
Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J'écris ton nom
Sur l'absence sans désirs
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J'écris ton nom
Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l'espoir sans souvenir
J'écris ton nom
Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Liberté.
Paul Eluard (1942)
LA LIBERTÉ EN CHANSONS!
Parce que des paroles, des musiques sont aussi des traces de notre passé commun. Il faut lire les deux, les écouter. La lutte. La guerre. La résistance. L'insoumission.
LE CHANT DES PARTISANS
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme.
Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes.
Montez de la mine, descendez des collines, camarades !
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades.
Ohé, les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite !
Ohé, saboteur, attention à ton fardeau : dynamite...
C'est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères.
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.
Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rèves.
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève...
Ici chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait quand il passe.
Ami, si tu tombes un ami sort de l'ombre à ta place.
Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes.
Chantez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute...
Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh...
Maurice Druon et Joseph Kessel
(1943)
Article Wikipédia:
Le chant des partisans
LE DÉSERTEUR
Monsieur le Président
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps
Je viens de recevoir
Mes papiers militaires
Pour partir à la guerre
Avant mercredi soir
Monsieur le Président
Je ne veux pas la faire
Je ne suis pas sur terre
Pour tuer des pauvres gens
C'est pas pour vous fâcher
Il faut que je vous dise
Ma décision est prise
Je m'en vais déserter
Depuis que je suis né
J'ai vu mourir mon père
J'ai vu partir mes frères
Et pleurer mes enfants
Ma mère a tant souffert
Elle est dedans sa tombe
Et se moque des bombes
Et se moque des vers
Quand j'étais prisonnier
On m'a volé ma femme
On m'a volé mon âme
Et tout mon cher passé
Demain de bon matin
Je fermerai ma porte
Au nez des années mortes
J'irai sur les chemins
Je mendierai ma vie
Sur les routes de France
De Bretagne en Provence
Et je dirai aux gens:
Refusez d'obéir
Refusez de la faire
N'allez pas à la guerre
Refusez de partir
S'il faut donner son sang
Allez donner le vôtre
Vous êtes bon apôtre
Monsieur le Président
Si vous me poursuivez
Prévenez vos gendarmes
Que je n'aurai pas d'armes
Et qu'ils pourront tirer
Boris Vian (1954)
Excellent article sur le déserteur:
Histgeobox.
Ceci est ma "libre" participation aux dimanches poétiques chez Celsmoon.
LA LIBERTÉ NE S'USE QUE LORSQU'ON NE S'EN SERT PAS.
Ah le chant des partisans c'est une tres vieille histoire pour moi, meme si ça ne se dit pas , une chanson de chevet, qui m' accompagne au quotidien, qui fait que j en' oublie jamais mes ideaux et mes principes
RépondreSupprimerBeaux textes qui nous rappellent au lendemain du 8 mai que la liberté dont nous jouissons
RépondreSupprimern'est pas évidente pour tous !
Très beaux textes... Vive la liberté!
RépondreSupprimerLiberté, liberté chérie... ah le chant des partisans, toute une histoire aussi pour moi. Merci Chrys.
RépondreSupprimerchouette lendemain !
RépondreSupprimerToujours beaucoup d'émotions à entendre ou lire le Chant des Partisans, et aussi Liberté d'Eluard. Je ne connaissais pas l'affiche de Fernand Léger. Merci Chrys.
RépondreSupprimerLiberté, j'écris ton nom, c'est un poème que j'avais appris au collège avec une prof de français, toute petite, mais d'une personnalité rare !!!
RépondreSupprimerEt le Déserteur de B Vian, un texte qui me donne la chair de poule ....
"et je dirai aux gens: refusez de partir ......"
De qui est la citation de fin?Elle me parle !...
RépondreSupprimerAvec le Chant des Partisans, j'entends immanquablement la voix de Montand.
RépondreSupprimerLe chant de Partisans, cette chanson me donne des frissons... elle est lourde d'histoire
RépondreSupprimercomme je l'ai écris par ailleurs : "on n'a jamais été aussi libre que sous l'occupation", JP Sartre.
RépondreSupprimerC'est rigolo, moi aussi j'ai mis un poème "liberté" mais sans faire attention à la date !!!
RépondreSupprimerj'aime beaucoup la version d'Yves montand pour le chant des partisans
RépondreSupprimerJe suis fan de Fernand Léger !
RépondreSupprimer"Liberté" de Paul Eluard, çà me rappelle des souvenir d'école, tout comme "Le Déserteur" ... et j'aime beaucoup ta citation de fin, très juste ... :)
RépondreSupprimerje me suis amusée à chanter le chant des partisans avec la dame...En lisant les paroles, c'était bien!!!Quel beau thème: la liberté!!!!
RépondreSupprimerLa liberté... Je ne sais où elle est, mais je sais où moi je la trouves : dans les livres et encore dans les livres... Il y a là une multitude de mondes et d'"ailleurs" et j'y puises ma force et mon oxygène !!!
RépondreSupprimerLa liberté c'est un luxe... que tous et toutes devraient connaître...
Tant de droits sont bafoués...
Mais ce n'est pas demain la veille que cela changera !!!
Bises Chrys
je viens de trouver!!la citation serait de Guy Bedos....
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