La Couronne verte

LAURA KASISCHKE

La Couronne verte

Quatrième de couverture:

Véritable rituel, les vacances de printemps aux États-Unis marquent le passage à l'âge adulte pour les élèves de terminale, qui partent une semaine entre eux dans un cadre exotique. Face à l'insistance de leur amie Terri, Anne et Michelle renoncent à une croisière dans les Caraïbes et optent pour les plages mexicaines. En dépit des mises en garde maternelles, Anne et Michelle acceptent d'aller visiter les ruines de Chichén Itza en compagnie d'un inconnu... pour leur plus grand malheur. Un roman aussi troublant que profond.

Ma lecture:

Il s'agit là du 4ème roman de Kasischke que je lis. A chaque fois, au fil des pages, par petites touches, l'auteur nous plonge dans une extrême tension. Des détails essaimés ici où là peignent un tableau de plus en plus inquiétant. Des descriptions anodines d'insectes, d'oiseaux, de poissons, d'ambiances,  des souvenirs qui refont surface, des phrases, tout cela campe les personnages dans un environnement presque hostile. Voilà encore un roman dans lequel la route, la voiture, le parcours ont toute leur importance et accompagnent des moments clé de l'histoire. Avec Kasischke, on sait que le danger ne vient pas où il est attendu. Elle manie l'art de nous inquiéter pour finalement nous porter ailleurs comme si nous étions en équilibre, prêt à chuter. Et quand les évènements deviennent dramatiques, elle sait garder une certaine distance, une distance pudique. L'auteur ne tombe pas dans le sordide. Enfin, une touche d'espoir termine le roman. Très bon roman!

Citations:

P47:

" Dans la lumière turquoise qui ondulait sur le fond meuble, il y avait des poissons munis d'ailes violettes. Des poissons avec une tête de bébé. Des yeux orange dépourvus de paupières. D'autres qui semblaient habillés de robes en dentelle. Des poissons d'un vert chatoyant. Ou qui scintillaient d'or."

P48:

"Aucune de nous ne dit quoi que ce soit à propos de ce voyage ou de ce que nous espérions trouver dans cet endroit-alcool, garçons, soleil- jusqu'à ce que la faim et les coups de soleil nous obligent à rentrer."

P101: Anne est inquiète.

"Soudain mon regard tomba sur un énorme insecte qui rampait dans la poussière du parking. Je reculai, étouffant un cri. Je vis le guide m'observer d'un air amusé. Je tournai les talons. En dehors de lui et d'un chauffeur de car, qui fumait une cigarette à l'extérieur d'un long bus argenté sur lequel on pouvait lire EXCURSION, le parking était désert.

Je tentai de me rassurer en me disant que le site serait envahi de touristes en majorité américains. Ander ne nous aurait pas emmenées dans un endroit où tout le monde nous verrait avec lui si...

Anne, t'as trop regardé la télé, pensai-je alors.

Anne, n'accepte jamais rien d'un inconnu, susurra ma mère..."

P169: Sur la route, dans la jungle.

""Craquètements. Bruissements. Sifflements. Murmures. Des créature déchirant les broussailles. Rampant. Fouettant l'air de leurs ailes. Se posant sur les branches. Se balançant de l'une à l'autre. (...) Je me tenais au milieu d'une route étroite que longeait de chaque côté une jungle épaisse. Devant et derrière moi, je n'avais pour seule perspective qu'une route allant à l'infini en s'étrécissant -quelle importance de partir dans un sens plutôt que dans l'autre?"

P194: Anne doit téléphoner à sa mère.

"Je savais que pour être de nouveau aussi proche de ma mère, il me faudrait voyager toute une vie, mais qu'entre-temps je serais devenue quelqu'un d'autre. Je serai devenue celle qui prononçait les mots que ma mère avait redouté d'entendre depuis ma naissance: Maman, il est arrivé quelque chose de grave."

Si vous souhaitez participer à la citation du jeudi:

EXCELLENTE JOURNEE A VOUS!