Le Tibet sans peine
PIERRE JOURDE
Quatrième de couverture:
A trois reprises, Pierre Jourde est allé parcourir les pistes du Zanskar, vallée désertique de l'Himalaya, à quatre mille mètres d'altitude. Le Tibet sans peine raconte ces longs périples (l'auteur avait vingt-cinq ans la première fois) sous forme d'une épopée cocasse, décrivant les tourments, les émerveillements et les ridicules de jeunes banlieusards occidentaux livrés à une nature démesurée. Traverser des glaciers avec un équipement de promeneur estival nécessite autant d'inconscience que de ténacité.
A la description des paysages sublimes et de l'hospitalité généreuse des Tibétains répond celle du progressif délabrement du voyageur et de ses compagnons dans la dureté de l'épreuve. Un régal de lecture, une introduction espiègle à ces pays qui comportent "plus de montées que de descentes, contrairement par exemple à l'île de Ré."
Ma lecture:
Un livre qui vous entraîne loin. Loin de nos contrées occidentales, loin de nos villes, loin de nos voyages formatés, un livre qui nous emmène au Tibet. Un livre plein d'humour et d'auto-dérision que j'ai eu grand plaisir à lire. Un livre court à l'écriture soignée. Un livre qui se lit tant pour la narration du voyage que pour le style de l'auteur. Bref, si vous avez envie de passer un moment agréable, venez voyager au travers des lignes de ce livre.
Quelques citations:
Rencontre avec un vieux routard resté en Inde:
P43: "Il est venu faire la manche devant ce restaurant populaire, cahute ouverte sur la rue, où nous nous gavions de riz aux légumes. Lui, pieds nus dans la poussière. Maigre comme on ne peut pas l'être, comme parviennent tout de même à l'être, en Inde, les plus pauvres des pauvres. Des lambeaux de pantalon et de gilet accrochés à ses os. On pouvait compter ses côtes, bien visibles sous la peau brune et plissée. Plus de dents. De longs cheveux pendant sur sa face creuse, celle du spectre des années hippies. Le spectre était français, et devait depuis longtemps avoir vendu son passeport, ses papiers. Il a ramassé nos roupies, la foule l'a repris."
Les photos de voyage:
P67: "Ces centaines de photos, je me les suis fait voler...... Je ne crois pas que j'aurais jamais effectué un troisième voyage si les images des deux premiers n'avaient pas disparu. En fait, le Zanskar, je l'avais assez vu...... Le voyage le plus étonnant de ma vie, je ne l'ai pas fait pour l'exploit, ni par curiosité culturelle, ni pour aucun motif qui présente un peu de sens. Je l'ai fait pour reprendre des photos.
Tout pour la photo. Le monde est fait pour aboutir à un beau diaporama. J'y étais, je l'ai vu. Encore aujourd'hui, j'ai du mal à me l'avouer. Je me sens comme l'incarnation parfaite du touriste. La réalité profonde du pays, la vie des gens, pénétrer une civilisation, vivre au rythme de, rien à foutre. Des images...."
Toutes mes lectures sont ICI.
BONNE LECTURE!