DANIEL KEYES
Des fleurs pour Algernon
Quatrième de couverture:
Il s'appelle Charlie Gordon, c'est un simple d'esprit, un minable, employé aux plus basses besognes dans une usine. Algernon, elle, est une souris de laboratoire et le traitement du Professeur Nemur et du Docteur Strauss vient de décupler son intelligence. Les deux savants tentent alors d'appliquer leur découverte à Charlie avec l'assistance de la jeune psychologue Alice Kinnian.
C'est bientôt l'extraordinaire éveil de l'intelligence de ce cerveau demeuré. Charlie découvre avec passion un monde dont il avait toujours été exclu, et l'amour qui ne tarde pas à naître entre Alice et lui achève de le métamorphoser.
Mais un jour, les facultés supérieures de la souris Algernon déclinent. Puis elle meurt. Pour Charlie commence alors le drame atroce d'un homme qui peu à peu se sent retourner à l'état de bête.
Ma lecture:
Avant tout, j'aimerais souligner les inexactitudes de la quatrième de couverture! C'est d'ailleurs étrange, il semblerait que son rédacteur n'ait pas lu l'ouvrage. D'une part, Charlie n'est pas employé dans une usine mais une boulangerie, d'autre part Alice Kinnian n'est pas psychologue mais enseigne dans une classe pour adultes qui souhaitent apprendre à lire (à moins que j'aie raté quelque chose.) Enfin, les mots très péjoratifs employés (minable, cerveau demeuré, état de bête) démontrent une représentation très surprenante de ce qu'on appelle l'intelligence (qui se réduirait à la simple notion de QI). S'agissant d'une vieille édition du roman, il est fort à parier qu'actuellement ce type de quatrième de couverture ne paraitrait plus!
Le roman est une succession de compte-rendus établis par Charlie Gordon lui-même. Il accepte de participer à une expérience scientifique dont l'objectif est de décupler ses facultés mentales, ses capacités d'apprentissage et accroître son quotient intellectuel. Le protocole nécessite qu'il écrive régulièrement ses pensées (ou au début ses actes). Ainsi les premiers compte-rendus sont écrits dans un langage simplifié et mal orthographié puis, au fil du temps, ils se transforment et deviennent précis, pointus et détaillés.
En devenant "un télijan", Charlie se rend compte que les rapports qu'il avait avec les autres se transforment. Son regard devient plus perspicace et ce qu'il prenait pour de l'amitié était en réalité de la moquerie. Parallèlement, il cherche à connaître son histoire, comprendre la place qu'il a eue dans sa famille, les rapports avec son père, sa mère et sa sœur. Etc...
Toute cette évolution dans les rapports sociaux (souvenirs de l'enfance, famille, travail, amour) est vraiment intéressante.
J'aurais juste un bémol quant à cette idée donnée par le roman qui sous-entendrait qu'un fort QI permettrait d'apprendre TOUT très facilement et à une grande vitesse. Ce n'est certainement pas aussi simple!!!
Cependant, c'est un roman qui m'a vraiment intéressée et que j'ai eu plaisir à lire! Merci à
Pastelle pour la découverte.
Bonne lecture à vous