MICHEL QUINT
Effroyables jardins
Quatrième de couverture:
"Certains témoins mentionnent qu'aux dernier jours du procès de Maurice Papon, la police a empêché un clown de rentrer dans la salle d'audience (...) "
L'auteur dédie ce court texte lumineux, émouvant et métaphorique à la mémoire de son grand-père, ancien combattant à Verdun et de son père, ancien résistant.
Effroyables jardins a fait l'objet d'une adaptation cinématographique par Jean Becker en 2003.
Ma lecture:
Un jeune garçon n'en peut plus de voir ce père instituteur faire le clown à tout bout de champ: les fêtes de fin d'année, les goûters de Noël, les anniversaires... Il suffit d'un appel pour qu'il soit prêt, délaisse un samedi en famille, parte, aille faire le clown et revienne quelque peu enivré.
Puis un jour, au cours d'une sortie au cinéma, une sortie bien particulière puisqu'on y projetait "Le pont", il est temps pour le narrateur de savoir, oui connaître l'histoire , connaître le pourquoi des fêlures de son père. Et là nous partons dans une autre histoire, celle de la Seconde Guerre, celle de la Résistance, celle de la peur, une autre histoire qui explique celle d'aujourd'hui.
J'ai eu un petit moment d'adaptation nécessaire à l'écriture de Michel Quint mais passées ces premières pages, j'ai été happée par l'histoire, la tragédie de l'histoire et émue par cet homme, ce père, qui portera toute sa vie la dette (la cicatrice) de la guère, la mémoire de l'horreur. C'est aussi un hommage aux Grandes actions de Résistance des anonymes (ou presque).
C'est un livre d'une soixantaine de pages. C'est donc un livre très vite lu. J'ai re-parcouru de nombreux passages avec émotion. Bref, je vous en recommande la lecture.
Citations:
P11: Le dégoût du clown!
"Rien qu'à la pensée d'une bille de clown, d'une perruque rouge, la perspective d'une matinée au cirque, mes copains de classe, ma sœur Françoise, tous les gosses de constitution normale sentaient monter la rigolade, s'étirer les coins de leurs lèvres. L'extase du rire, la jouissance de la gorge déployée leur venaient. Moi je me nouais bien profond, à ne plus pouvoir avaler ni une règle de grammaire ni le repas du soir.
Bien sûr, les manuels de psychanalyse vulgarisée ne sont pas faits pour les chiens et j'ai depuis longtemps identifié les causes d'une telle névrose."
P14: Aller faire le clown
"On l'appelait directement à la maison, par téléphone. Il écoutait, demandait juste le lieu et l'heure. Après il informait maman de son engagement. Elle le regardait tirer sa valise d'un placard de la cave et vérifier ses accessoires. (...) Simplement, avant de partir, il nous interrogeait du regard et observait une tradition: hésiter, faire comme si cela lui pesait de nous laisser en plan, de nous sacrifier à son plaisir."
P19:
"Il se savait mauvais clown, n'éprouvait nulle honte à cet échec et prenait quand même plaisir à ses minableries. Mon père était un homme de douce obstination et d'intérieure nécessité."
P41:
"Qu'on allait crever, on n'y pensait plus. Non, on n'y pensait plus, on était encore des gamins à ce point et, lui, il était rigolo à ce point...."
P54:
"Ton père lui a demandé son nom et ce qu'il faisait dans le civil. Bernd, il a souri:
- Je m'appelle Bernhard Wicki et je suis clown.
- Ah, clown!
Bernd il a fait une petite grimace, comme pour s'excuser:
- Auguste, avec une perruque rouge et un gros nez...
- Moi je suis bien instituteur, a dit ton père. Comme ça, tous les deux, on fait rire les enfants..."
Si vous souhaitez participer à la citation du jeudi:
EXCELLENTE JOURNEE A VOUS!
*** Moi aussi je te souhaite une excellente journée Chère Chrys ! :o) Merci de nous parler si bien de ce livre ! Tu nous donnes tes impressions, tes sentiments et ça nous donne envie de découvrir ce livre. MERCI, GROS BISOUS à toi et aux tien Chrys !!!! :o) ***
RépondreSupprimerUne lecture qui semble malgré la dureté de l'histoire intéressant à lire...Merci+++ pour tes impressions...Bonne journée
RépondreSupprimerHuhuhuh, pour moi ce livre est lié à un drôle de souvenir, de l'époque où je travaillais en librairie : 1 mère, qui ne se souvenait plus ni de l'auteur, ni trop du titre du livre qu'elle devait acheter pour sa fille, m'a demandé :
RépondreSupprimer"Terrible pelouse" ... avec l'accent marseillais, ça vaut l'détour !!!
joli détournement, hein ??!
je l'ai vu sur scène, il y a quelques années, c'était formidable d'émotions !
RépondreSupprimerJe l' avais offert a ma grand mere, elle avait détesté
RépondreSupprimertu m'a donné envie de le lire ! bizzzzzzzzzzz
RépondreSupprimerJe l'ai lu récemment et l'ai beaucoup aimé!
RépondreSupprimerJe ne connais pas le livre, mais j'ai vu le film que j'ai beaucoup aimé !!!
RépondreSupprimerBonne journée !!!
Merci pour cette idée de lecture. Ton article me donne envie de lire ce livre.
RépondreSupprimerBonne journée.
Ta bibliothèque me fait de l'oeil !!!!
RépondreSupprimerEt bien ça y est le l'ai lu ! C'est un livre qui se lit vite. Je suis comme toi, j'ai beaucoup aimé.
RépondreSupprimerPar contre, je n'ai pas vu le film.
je prends note ! :))))))
RépondreSupprimerJe ne connais que le film, que tu devrais aimer aussi.
RépondreSupprimertout ces livres!! j'en suis jalouse..je veux la meme bibliotheque
RépondreSupprimerTu me donnes envie de lire ce livre... ;)
RépondreSupprimerOui, un très bon moment de lecture !
RépondreSupprimerBisous
Un livre que tu commentes si bien qu'il va falloir que je le trouve à la médiathèque. Merci pour ce partage. Belle soirée Chrys.
RépondreSupprimerJe n'ai pas lu le livre mais j'ai vu le film avec Villeret, Dussolier. Un magnifique film j'imagine que le livre doit être encore mieux. Biz
RépondreSupprimer" Couleurs du jour" de Kveta Pacovska, j'ai pensé à toi quand je suis tombé dessus..voir billet !
RépondreSupprimertu me diras !
J'ai lu ton billet à midi. ça a dû trotter dans ma tête car ce soir en rentrant, mon billet- citation est venu se poser sur le clavier.
RépondreSupprimerAh je ne sais pas si je pourrais lire ça, j'ai les clowns en horreur.
RépondreSupprimerJ'ai pas lu le livre... je suis pas une grande lectrice... mais suis fan de ciné et j'avais bien aimé le film, très bien interprété, Villeret/Dussolier sont extras !!
RépondreSupprimerUn peu trop tard pour participer aux Jeudis citation, mais bien content de découvrir ce livre ! ça m'a l'air d'être un bel hommage que cet homme a rendu à son grand père. Bonne soirée, à demain :-)
RépondreSupprimerJe l'ai lu il y a quelques années... Très émouvant...
RépondreSupprimerJe suis tentée de le lire ! Merci Chrys ! Bises
RépondreSupprimerJe n'ai pas lu le livre mais j'ai beaucoup aimé le film, très émouvant en effet mais je ne sais pas si je pourrais le lire ou le revoir, trop éprouvant...
RépondreSupprimerJe n'ai pas lu le livre, mais vu le film... très poignant !!!
RépondreSupprimerBISOUS.
60 pges ! C'est effectivement très court ... Le sujet me plaît bien, je le note.
RépondreSupprimerJ'ai pas réussi à passer outre le style d'écriture de l'auteur ! C'est dommage ! Je devrais peut être tenter le film !
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