La vierge en bleu

 TRACY CHEVALIER

 La Vierge en bleu

Quatrième de couverture:

Récemment arrivée des États-Unis avec son mari, Ella Turner a du mal à trouver sa place dans cette bourgade de province du sud-ouest de la France. S'y sentant seule et indésirable, elle entreprend des recherches sur ses ancêtres protestants qui eurent à fuir les persécutions. Elle est alors loin d'imaginer que cette quête va bouleverser sa vie. Quatre siècles plus tôt, en pleine guerre de religion, Isabelle du Moulin, surnommée "La Rousse" en raison de sa flamboyante chevelure, risque un procès en sorcellerie pour le culte qu'elle voue à la Vierge Marie. Cependant, l'enfant qu'elle porte ne lui laisse d'autre choix que d'entrer dans l'intolérante famille des Tournier qui a embrassé la Réforme. Séparées par des générations mais unies par un mystérieux héritage, Ella et Isabelle vont renouer les fils du temps à deux voix.

Premier roman de l'auteur de La jeune fille à la perle, La Vierge en bleu livre l'histoire tragique et foisonnante des Tournier, sur fond de guerre de religion.

Ma lecture:

Je suis friande de ces romans qui mettent en écho une recherche personnelle (Ella) et l'histoire familiale (Isabelle):  Deux histoires de femmes qui vont se rencontrer au travers des recherches généalogiques. Ella est arrivée en France, dans ce village et ce n'est finalement pas un hasard. Ella était sage-femme aux États-Unis et ce n'est pas un hasard. Ella fait d'étranges cauchemars quand elle décide d'arrêter la pilule pour être enceinte et ce n'est pas anodin. Au fil des pages, nous comprenons que ce que vit Ella aujourd'hui est teinté d'une histoire bien plus ancienne, comme si les souffrances passées, les violences vécues resurgissaient de nombreuses années plus tard, comme si quelque chose n'était pas encore résolu et qui devait l'être. 

Cependant je me suis sentie parfois un peu perdue comme si les personnages (au début) n'étaient pas assez travaillés, comme si ça allait trop vite... J'ai dû reprendre le fil une ou deux fois en relisant quelques pages précédentes (mais peut-être était-ce dû à de la fatigue personnelle). De plus, il y a par endroit des descriptions de ses nouveaux voisins (car Ella vient d'aménager en France) qui me paraissent un peu caricaturales.... Peut-être qu'il s'agit là de faiblesses d'un premier roman?

Au final, c'est quand même une belle histoire qui me semble digne d'intérêt ne serait-ce pour le questionnement quant à l'influence de l'histoire familiale sur nos choix de vie, de profession, d'amour.

Des citations:

Alliance

P251: "Il posa son verre et se lança dans un morceau que je reconnus, à cinq temps, un air à la mélodie suave et sobre. Il ne pouvait mieux convenir à cette ambiance, à cette heure. Pendant qu'il jouait, je posai mes mains sur mes genoux, retirai mon alliance et la glissai dans la poche de ma robe."

Avortement

P318/319:

"- Que penses-tu de... l'avortement?

Je m'en voulus aussitôt pour la maladresse de ma question. Suzanne ne sembla pas relever.

- Oh! Je préfèrerais en passer par là, même si l'idée me rebute. Je ne suis pas croyante, mes hésitations ne seraient pas d'ordre religieux. Mais pour Jan...

J'attendis.

-Vois-tu, il est catholique. Il n'est pas pratiquant et il se prétend libéral, mais tout est différent lorsqu'il s'agit d'un choix réel. Je n'ai pas idée de ce qu'il en pensera. Il se pourrait même qu'il en soit très contrarié.

- Écoute, tu dois le lui dire, c'est son droit, mais tu n'as pas besoin de décider avec lui. La décision appartient à toi seule. L'idéal serait que vous tombiez d'accord sur ce point, mais si ce n'est pas possible, c'est à toi de prendre la décision car c'est toi qui portes cet enfant."

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Je récapitulerai ici.

BONNE JOURNEE!